Trump renvoie la cheffe des statistiques de l'emploi aux USA

upday.com 10 godzin temu
Emplois supplémentaires créés par l'économie américaine par mois depuis 2021, selon le département du Travail des États-Unis Samuel BARBOSA

Donald Trump a demandé vendredi le renvoi de la cheffe de la principale agence de statistiques économiques des États-Unis après la publication de mauvais chiffres de l'emploi. Cette annonce a stupéfié certains économistes et scandalisé ses opposants.

« Je viens d'apprendre que les "chiffres de l'emploi" de notre pays sont réalisés par une personne nommée par Joe Biden, Dr. Erika McEntarfer, (...) qui a truqué les chiffres de l'emploi avant l'élection pour augmenter les chances de victoire de Kamala » Harris, a affirmé le chef de l'État sur sa plateforme Truth Social. « J'ai demandé à mon équipe de renvoyer cette personne (...), IMMÉDIATEMENT. Elle sera remplacée par quelqu'un de beaucoup plus compétent et qualifié », a-t-il ajouté.

Accusations sans preuves

Dans un deuxième message, Donald Trump a dénoncé des chiffres, selon lui, « TRUQUÉS pour donner une mauvaise image des républicains et de MOI-MÊME », sans avancer de preuves de cette manipulation. Plus tard, lors d'un échange avec la presse, il a lancé : « Nous avons besoin de personnes à qui nous pouvons faire confiance », puis a à nouveau accusé la responsable d'avoir gonflé les chiffres dans le passé au profit de la précédente administration de Joe Biden (démocrate).

Erika McEntarfer est la commissaire du Bureau fédéral des statistiques, un organisme qui publie les chiffres de référence sur l'emploi, la productivité et les prix aux États-Unis. « Le renvoi totalement infondé d'Erika McEntarfer, qui m'a succédé, est un précédent dangereux et sape la mission du Bureau », a critiqué son prédécesseur à ce poste, William Beach, sur X, qui avait officié pendant le précédent mandat de Donald Trump.

Critiques des démocrates

« Renvoyer la responsable d'une agence gouvernementale stratégique parce que vous n'aimez pas les chiffres qu'elle produit (...) c'est ce qui arrive dans des pays autoritaires, pas dans des pays démocratiques », a dénoncé Larry Summers, ancien ministre des Finances du président démocrate Bill Clinton puis conseiller de Barack Obama, sur la męme plateforme. « Il nous faut des économistes sérieux dans ces positions, pas des laquais qui vous diront ce que vous voulez entendre », a protesté le sénateur de gauche Bernie Sanders à l'attention de Donald Trump, également sur X.

La fédération américaine d'économistes NABE a quant à elle « fermement condamné » ce renvoi. « Les révisions importantes des chiffres de l'emploi ces dernières années ne reflètent pas une manipulation, mais plutôt la diminution des ressources allouées aux agences statistiques », a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Révisions à la baisse

Vendredi matin, le rapport mensuel sur l'emploi aux États-Unis a surpris en peignant un tableau plus sombre qu'attendu de l'état du marché du travail. Les experts prédisent un ralentissement sous l'effet de l'offensive douanière du président américain.

En particulier, le nombre d'emplois censés avoir été créés pendant les mois de mai et de juin a été fortement révisé à la baisse. Les chiffres corrigés (19.000 en mai et 14.000 en juin) s'affichent ainsi au plus bas depuis la pandémie de Covid-19.

Marché du travail en détérioration

Les corrections sont « bien supérieures à la normale », est-il relevé dans le rapport. Ce sont 258.000 créations d'emplois qui se sont évaporées des statistiques sur ces deux mois.

Ce rapport « change la donne » en montrant que « le marché du travail se détériore rapidement », selon l'économiste de la banque Navy Federal Credit Union, Heather Long. Les chiffres mettent à mal le discours triomphaliste de Donald Trump sur l'économie américaine, alors que plusieurs sondages font état d'une baisse de sa cote de confiance.

Remaniements à la Fed

Il ne cesse d'affirmer que l'économie est rugissante, tout en appelant avec insistance la banque centrale des États-Unis (Fed) à la soutenir davantage en diminuant les taux d'intéręt. Plus tôt dans la semaine, la Réserve fédérale a encore préféré laisser ses taux inchangés pour la cinquième fois de suite, une décision marquée par la rare opposition de deux gouverneurs.

Une autre gouverneure, Adriana Kugler, a elle annoncé sa démission vendredi, et le président américain s'est dit « très heureux » de pouvoir ainsi faire entrer une nouvelle personne au comité fixant les taux d'intéręt, pendant un échange avec des journalistes. Il a ensuite écrit sur son réseau Truth Social que le patron de la Fed Jerome Powell, qu'il n'a de cesse d'accabler, « devrait démissionner » lui aussi.

(AFP) Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.

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