États-Unis : 500 tonnes de nourriture d'urgence incinérées

upday.com 4 godzin temu

La destruction par les États-Unis de centaines de tonnes de nourriture d'urgence périmée a provoqué un tollé et révèle les conséquences dramatiques des coupes budgétaires drastiques menées par le gouvernement de Donald Trump dans l'aide internationale. Près de 500 tonnes de biscuits à haute teneur énergétique, entreposés à Dubaï et destinés à l'alimentation d'urgence de jeunes enfants souffrant de malnutrition en Afghanistan et au Pakistan, ont été incinérés après avoir dépassé leur date de péremption en juillet.

Cette affaire, qui a provoqué l'indignation de l'opposition démocrate et placé le gouvernement américain dans l'embarras, survient au moment où le Congrès a définitivement approuvé vendredi un texte supprimant quelque 9 milliards de dollars de fonds publics déjà alloués. Ces coupes touchent principalement l'aide internationale, qui représente environ 1 % du budget fédéral des États-Unis.

Fermeture de l'USAID

Le programme mondial de lutte contre le sida Pepfar, initialement visé par une coupe de 400 millions de dollars, a été préservé in extremis par des sénateurs républicains modérés. L'essentiel des fonds supprimés était attribué à l'Agence américaine pour le développement international (USAID), aux portes désormais closes.

« Cela permettra de supprimer le financement de 9 milliards de dollars de conneries », s'est réjouie la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt. Pressé de questions lors d'une audition parlementaire mercredi, le secrétaire adjoint du département d'État chargé des ressources humaines, Michael Rigas, avait lâché que la destruction des biscuits avait pu résulter « de la fermeture de l'USAID ».

Défense du gouvernement

La porte-parole du département d'État, Tammy Bruce, a expliqué devant la presse jeudi qu'il était d'usage de détruire toute aide alimentaire périmée mais a rejeté toute négligence de la part du gouvernement. « Nous ne recevrons pas de leçons sur la question de l'aide alimentaire ou sur ce que nous faisons pour le reste du monde, en tant que premier donateur mondial d'aide alimentaire et d'autres formes d'aide », a-t-elle déclaré.

Après plus de six décennies d'existence, l'USAID a officiellement fermé ses portes le 1er juillet, l'administration Trump ayant jugé qu'elle ne servait pas les intéręts des États-Unis. L'organisme a été fusionné avec le département d'État, provoquant un séisme dans les milieux humanitaires.

Coupes massives dans l'aide

Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président Trump et son gouvernement ont supprimé 83 % des financements des programmes à l'étranger de l'agence américaine de développement. Le texte discuté au Congrès taille aussi dans les budgets dédiés à de multiples programmes allant de l'assistance aux réfugiés à la promotion de la démocratie.

Parmi les organisations internationales touchées, plusieurs fonds de l'ONU voient la contribution américaine rabotée ou supprimée. L'Unicef, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) figurent parmi les organismes affectés.

Conséquences dramatiques annoncées

Une récente étude publiée dans la prestigieuse revue médicale The Lancet a révélé que l'effondrement des financements américains dédiés à l'aide internationale pourrait entraîner plus de 14 millions de morts supplémentaires d'ici 2030 parmi les plus vulnérables. Un tiers de ces victimes seraient des enfants.

« Ce qui se passe n'est pas seulement un revers temporaire ; c'est un démantèlement du système d'aide mondial à un moment où le monde en a le plus besoin », déplore Kate Phillips-Barrasso, vice-présidente du Mercy Corps, un groupe spécialisé dans l'aide humanitaire. Elle note que Washington est « le principal donateur dans des pays comme le Soudan, le Nigeria et la Somalie », y finançant plus de 50 % de l'aide humanitaire.

Projets interrompus brutalement

Au-delà de l'aide d'urgence, ce sont de nombreux projets à plus long terme qui sont aussi menacés. « Les projets d'infrastructure ne sont pas des choses pour lesquelles 75 % sont acceptables. Soit c'est fait, soit ce n'est pas fait », affirme Kate Phillips-Barrasso en citant en exemple un programme à Goma, en République démocratique du Congo, pour améliorer l'eau potable, qui a été brusquement interrompu.

Ces coupes budgétaires interviennent quelques jours après l'annonce du licenciement de plus de 1 300 employés du département d'État, ainsi que la suppression de multiples missions. Cette refonte majeure est menée par le secrétaire d'État Marco Rubio pour ajuster la diplomatie américaine aux objectifs idéologiques du président Trump.

(AFP/Paris) Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.

Idź do oryginalnego materiału