François Bayrou a affirmé lundi que "la charge de la dette va devenir cette année le budget le plus important de la Nation", dépassant les budgets de l'Éducation nationale et de la Défense. Cette déclaration du Premier ministre mérite d'ętre examinée avec précision selon l'analyse des comptes publics.
La charge d'intéręt de la dette française devrait effectivement atteindre 66 milliards d'euros en 2025, après avoir déjà grimpé à 59 milliards en 2024 selon la Cour des comptes. Cette somme dépasse les 64,3 milliards alloués à l'enseignement scolaire et les 50,5 milliards de la défense, mais seulement si l'on exclut les dépenses de pensions.
Calcul avec ou sans pensions
Le calcul change radicalement si l'on inclut le "Compte d'affectation spéciale Pensions" dans les budgets ministériels. Avec les pensions, le budget de l'Enseignement scolaire grimpe à 88,7 milliards d'euros en 2025, dépassant alors la charge de la dette de 22 milliards.
Męme en se limitant au seul enseignement public, le montant atteint 66,9 milliards d'euros avec les pensions incluses. La charge de la dette reste cependant supérieure au budget de la Défense męme avec les pensions (60,9 milliards).
Explosion prévue d'ici 2029
La Cour des comptes prévoit une explosion de la charge de la dette à 107 milliards d'euros en 2029. Cette projection se base sur la trajectoire budgétaire qui prévoit pourtant de ramener le déficit sous les 3% à cet horizon.
François Bayrou anticipe une hausse à "au mieux" 75 milliards d'euros l'an prochain. À cet horizon de 2029, la dette deviendrait effectivement le premier poste de dépense, quel que soit le périmètre retenu.
Débat d'économistes sur le coût réel
François Geerolf de l'OFCE relativise ces comparaisons, soulignant que le coût réel de la dette, déduction faite de l'inflation, a męme été négatif ces dernières années grâce aux taux bas. Anthony Morlet-Lavidalie de Rexecode avertit cependant que "cela va s'inverser cette année et ce coût va rester durablement positif".
L'économiste met en garde contre un "cercle vicieux" si les investisseurs exigent une prime de risque supérieure pour détenir du papier français. L'écart de taux entre la France et l'Allemagne s'est d'ailleurs accru de 5 points de base lundi.
Taux français au niveau de l'Italie
À 3,5%, les taux français dépassent désormais ceux du Portugal et de la Grèce, se rapprochant de ceux de l'Italie. Le ministre de l'Économie Éric Lombard a mis en garde mardi sur France Inter : "Je vous parie que dans les prochains jours, nous paierons plus cher que l'Italie".
Il appelle à un sursaut collectif pour faire adopter les 44 milliards de mesures de redressement du budget 2026. Cette situation illustre l'urgence de la crise de la dette française que François Bayrou utilise pour justifier ses choix politiques.
Sources utilisées : "Les Echos", "Le Parisien", "Le Monde", "France Info" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.