Des Palestiniens désespérés se sont bousculés samedi dans une cuisine caritative de Gaza, tenant des casseroles et des seaux en plastique pour obtenir du riz, au lendemain de la déclaration historique de famine par l'Organisation des Nations unies. Des femmes et de jeunes enfants se męlaient à la cohue de dizaines de personnes criant et réclamant de la nourriture dans la plus grande ville de Gaza.
Un jeune garçon a utilisé ses mains pour gratter les derniers grains de riz au fond d'une marmite. « Nous n'avons plus de maison, plus de nourriture, plus de revenus... nous sommes forcés de nous tourner vers les cuisines caritatives, mais elles ne comblent pas notre faim », témoigne Yousef Hamad, 58 ans, déplacé de la ville septentrionale de Beit Hanoun.
Dans une cuisine caritative de Deir el-Balah, Umm Mohammad, 34 ans, estime que la déclaration de famine de l'ONU arrive « bien trop tard ». Elle décrit des enfants qui « chancellent de vertige, incapables de se réveiller à cause du manque de nourriture et d'eau ».
Première famine déclarée au Moyen-Orient
L'ONU a officiellement déclaré vendredi la famine dans la bande de Gaza, accusant « l'obstruction systématique » de l'aide par Israël après plus de 22 mois de guerre. L'initiative IPC (Classification intégrée des phases de sécurité alimentaire) basée à Rome indique que la famine touche 500 000 personnes dans le gouvernorat de Gaza, qui couvre environ un cinquième du territoire palestinien.
Cette déclaration constitue la première famine jamais proclamée par l'IPC au Moyen-Orient et seulement la cinquième dans le monde en 14 ans. Selon Libération, 514 000 personnes, soit près d'un quart de la population de Gaza, souffrent actuellement de famine, un chiffre qui pourrait atteindre 641 000 d'ici septembre.
L'IPC projette que la famine s'étendra aux gouvernorats de Deir el-Balah et Khan Yunis d'ici fin septembre, couvrant environ les deux tiers de Gaza. Libération rapporte que 132 000 enfants de moins de 5 ans risquent la mort par malnutrition aiguë, un nombre qui a doublé depuis mai.
Rejet ferme d'Israël
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a vigoureusement rejeté le rapport de l'ONU, le qualifiant de « mensonge éhonté ». Cette réaction traduit le refus catégorique d'Israël d'assumer la responsabilité de la situation humanitaire dans l'enclave palestinienne.
Le chef de l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens, Philippe Lazzarini, a appelé samedi le gouvernement israélien à « cesser de nier la famine qu'il a créée à Gaza ». « Tous ceux qui ont de l'influence doivent l'utiliser avec détermination et un sens du devoir moral », a-t-il écrit sur X.
La crise provoque des tensions diplomatiques internationales. Libération révèle que le ministre des Affaires étrangères néerlandais Caspar Veldkamp a démissionné en raison de l'incapacité à prendre des mesures significatives contre Israël, tandis que l'AFP indique que les entrepôts de l'UNRWA en Jordanie et en Égypte sont pleins, avec des fournitures pour 6 000 camions en attente d'accès.
Bombardements incessants
Israël poursuit simultanément ses bombardements sur le territoire palestinien, avec de lourdes fumées observées au-dessus du quartier de Zeitoun à Gaza alors que les Palestiniens fouillaient les décombres des bâtiments. Le porte-parole de la défense civile de Gaza, Mahmud Bassal, décrit la situation dans les quartiers de Sabra et Zeitoun comme « absolument catastrophique », évoquant « la destruction complète de blocs résidentiels entiers ».
« Nous sommes piégés ici, vivant dans la peur, sans nulle part où aller. Il n'y a de sécurité nulle part à Gaza. Bouger maintenant mène à la mort », témoigne Ahmad Jundiyeh, 35 ans, déplacé dans la banlieue nord de Zeitoun. « Nous entendons constamment le son des bombardements... nous entendons des avions de chasse, des tirs d'artillerie et męme des explosions de drones. Nous sommes extręmement effrayés - on a l'impression que la fin est proche. »
Le ministre israélien de la Défense Israel Katz a promis vendredi de détruire la ville de Gaza si le Hamas n'acceptait pas de se désarmer, de libérer tous les otages restants et de mettre fin à la guerre selon les conditions d'Israël.
Bilan humain dramatique
Cette crise humanitaire découle de l'attaque du Hamas d'octobre 2023 qui a tué 1 219 personnes, principalement des civils israéliens. L'offensive israélienne en réponse a causé la mort d'au moins 62 622 Palestiniens, majoritairement des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé de Gaza que l'ONU considère comme fiables.
Sources utilisées : "France24", "AFP", "Libération" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.