Les syndicats redoutent un piège dans la grève du 10 septembre

upday.com 5 godzin temu
Publication sur les réseaux sociaux appelant à la grève générale du 10 septembre 2025 contre les mesures d'austérité du gouvernement Bayrou (Image symbolique) (Photo by BERTRAND GUAY/AFP via Getty Images) Getty Images

Jean-Luc Mélenchon (LFI) a appelé vendredi soir à la "grève générale" lors du mouvement de protestation prévu le 10 septembre. Le leader insoumis espère que cette mobilisation contribuera à faire chuter le gouvernement de François Bayrou.

Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, s'est montrée prudente vendredi matin sur France Inter concernant cette initiative lancée hors des centrales syndicales. Le mouvement a pris de l'ampleur après la présentation par le Premier ministre, mi-juillet, de mesures d'économies drastiques incluant la suppression de deux jours fériés, une nouvelle réforme de l'assurance-chômage et le gel des pensions.

Si "les revendications sociales et la dénonciation" du projet de budget rejoignent "tout à fait notre analyse", "sur le reste, les choses sont très nébuleuses", a jugé la dirigeante cégétiste. Elle salue "la multiplication des initiatives de mobilisation" qui "montre la volonté d'action et la grande colère sociale".

Vigilance syndicale face aux récupérations

La CGT reste "très vigilante sur les tentatives de noyautage et d'instrumentalisation de l'extręme droite, qui, à certains endroits, essaye de développer des discours anti syndicaux". Selon Nice Matin, plusieurs instances départementales CGT et fédérations, dont celles de la chimie et du commerce, ont déjà décidé de soutenir le mouvement sans attendre l'avis du bureau confédéral.

Chez Force ouvrière, certains militants s'interrogent également sur cette journée du 10 septembre. "On nous demande ce qu'est cette journée du 10 septembre", témoigne Patricia Drevon, secrétaire confédérale.

Les syndicats scrutent de près ce mouvement qui leur rappelle celui des "Gilets jaunes" en 2018, dont ils s'étaient tenus assez éloignés. D'après Sud Ouest, ils vont jusqu'à infiltrer les groupes Facebook et boucles de messagerie pour surveiller les évolutions du mouvement citoyen.

Soutien public malgré les réticences

"Il y a des mots d'ordre avec lesquels je suis d'accord, par exemple les revendications qui luttent contre l'austérité, ne veulent pas perdre les deux jours fériés, ou pour la sauvegarde des services publics; d'autres sont absurdes, et d'autres encore tout simplement abjectes", estime Patricia Drevon, évoquant des messages xénophobes.

Julie Ferrua, co-déléguée générale de Solidaires, observe que l'on trouve "pas mal de discussions intéressantes, beaucoup de personnes qui demandent ce qu'est un blocage, comment on fait de la désobéissance civile, comment on organise la solidarité". Pour une partie des citoyens qui soutiennent le mouvement du 10 septembre, les syndicats sont des "structures traditionnelles" que "le pouvoir politique méprise", estime l'historien Stéphane Sirot.

"Certains d'entre eux peuvent se dire que c'est peut-ętre plus efficace de s'auto-organiser, d'agir par eux-męmes, en dehors des cadres institutionnels", poursuit-il.

Stratégies syndicales en question

Thomas Vacheron (CGT) juge à l'inverse que l'appui de syndicats est essentiel pour que des mobilisations marchent. Il rappelle "que pour mettre la France à l'arręt, ça passe notamment par la grève, et qu'on doit s'organiser dans l'entreprise" avec les représentants syndicaux.

L'intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa et Solidaires) convoquée le 1er septembre "définira les modalités d'actions", rappelle Patricia Drevon. "Il y aura forcément une journée d'actions", assure la responsable, mais "en intersyndicale, non ce n'est pas possible de décider de rejoindre le 10 septembre".

La position de Mélenchon complique encore la donne. "Maintenant que Mélenchon a appelé à soutenir le mouvement, on ne va certainement pas se mettre derrière LFI", pointe un responsable syndical sous couvert d'anonymat. Selon BFM TV, les Insoumis donnent "une nouvelle fois l'impression de vouloir s'accaparer le mouvement social".

Sources utilisées : "France Inter", "Nice Matin", "Sud Ouest", "BFM TV"

Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.

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