Au moins 16 500 personnes sont décédées cet été en Europe à cause des vagues de chaleur liées au changement climatique, révèle une étude majeure associant onze chercheurs de prestigieuses institutions européennes. La France occupe la quatrième position de ce sinistre classement avec 1 444 morts enregistrées entre juin et août, derrière l'Italie (4 597 décès), l'Espagne (2 841) et l'Allemagne (1 477).
Le Nord et le Pas-de-Calais comptent 38 victimes de ces chaleurs extręmes. Lille enregistre le bilan le plus lourd avec 19 décès, suivie de Lens (6 morts), Valenciennes (4), Dunkerque (3), Douai et Arras (2 chacune), puis Boulogne-sur-Mer et Calais (1 chacune).
Paris demeure la ville française la plus touchée avec 409 décès, rejoignant Milan (1 131), Rome (835) et Athènes (630) parmi les cités européennes les plus endeuillées.
Records de chaleur historiques
L'été 2025 a battu plusieurs records climatiques avec notamment le troisième mois d'août le plus chaud jamais mesuré sur Terre selon l'observatoire européen Copernicus. Avec 27 jours en conditions de vague de chaleur répartis en deux épisodes caniculaires en juin et août, cette saison se classe au deuxième rang après l'été 2022.
Le changement climatique a provoqué une augmentation moyenne des températures de 2,2°C, atteignant jusqu'à 3,6°C dans certaines zones par rapport à ce qu'elles auraient été sans activité humaine. Cette hausse thermique serait responsable de 68% des 24 400 décès dus à la chaleur dans 854 villes européennes étudiées.
Des "tueurs silencieux" difficiles à détecter
La plupart des décès liés à la chaleur restent difficilement identifiables selon le Dr Garyfallos Konstantinoudis de l'Imperial College London. "La grande majorité survient à domicile et à l'hôpital, où les personnes souffrant de problèmes de santé sont poussées à bout, mais la chaleur est rarement mentionnée sur les certificats de décès", explique-t-il.
Ces décès résultent souvent d'affections sous-jacentes aggravées par les températures élevées, comme les problèmes cardiaques, respiratoires ou rénaux. Pour quantifier ce phénomène, les chercheurs ont utilisé des méthodes validées par leurs pairs, combinant modélisation et données historiques de mortalité.
Comme le rapporte Ouest-France, la méthodologie est "scientifiquement solide mais conservatrice", suggérant que le nombre réel de décès pourrait ętre encore plus élevé. L'impossibilité d'obtenir des statistiques de mortalité en temps réel nécessite ces approches de modélisation pour une évaluation rapide.
Vulnérabilité accrue des seniors
Les personnes âgées de 65 ans et plus représentent 85% des victimes, dont 41% ont plus de 85 ans. Cette surreprésentation "souligne l'impact de plus en plus mortel des étés plus chauds sur la population vieillissante de l'Europe", selon l'étude.
Les zones urbaines subissent des températures plus élevées de 4 à 6°C que les zones rurales, voire jusqu'à 10°C, à cause des surfaces en béton et de la consommation d'énergie accrue. L'expansion des espaces verts pourrait réduire cet effet d'îlot de chaleur urbain, particulièrement vital pour les communautés à faibles revenus.
L'adaptation insuffisante face au réchauffement
"L'adaptation ne suffira pas à compenser l'extręme chaleur en Europe", avertit le Dr Pierre Masselot de la London School of Hygiene & Tropical Medicine. Il préconise "une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre" comme "meilleure façon de sauver des milliers de vies".
L'étude recommande un "abandon rapide des combustibles fossiles" pour "éviter des étés plus chauds et plus meurtriers". Les décès dus à la chaleur cesseront seulement si "la planète cesse de brûler du pétrole, du gaz et du charbon", concluent les chercheurs.
Autres dangers climatiques mortels
La fumée des feux de foręts constitue une autre menace létale selon Theo Keeping de l'Imperial College London, qui rappelle que "plus de 500 décès annuels en Europe sont liés à cette pollution". Les incendies géants canadiens de 2023 auraient causé près de 70 000 morts prématurées en Amérique du Nord et en Europe.
Cette étude porte sur environ 30% de la population européenne, suggérant que le bilan réel pourrait ętre encore plus lourd.
Sources utilisées : "lavoixdunord", "ouest-france", "sudouest" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.